Un parcours scientifique et un virage vers l’environnement

Eliette VrayEliette Vray, 29 ans, travaille depuis décembre 2020 pour le Groupe Française des Jeux (FDJ) au sein de la direction Soutenabilité et Engagement. Elle s’occupe plus précisément de la stratégie environnementale de FDJ. Pourtant, rien ne la prédestinait à cette carrière. Après un bac S, elle débute des études en chimie organique et de synthèse avant de se spécialiser en chimie des produits naturels au Canada. C’est là que son attrait pour l’environnement se révèle : « J’ai grandi dans une famille amoureuse de la nature : mon grand-père était passionné de mycologie, ma grand-mère d’ornithologie. En vivant près du fjord de Chicoutimi, au Québec, je pense que cette sensibilité s’est renforcée. Et je n’avais pas non plus envie d’être enfermée dans un laboratoire pour faire de la recherche », explique Eliette Vray. Cette prise de conscience la pousse alors à bifurquer vers un master en éco-conseil, puis une spécialisation en gestion durable du carbone. De retour en France, elle complète son cursus avec un master en RSE, environnement et communication.

Son parcours, marqué par une approche multidisciplinaire, lui a permis d’acquérir une vision transversale des enjeux environnementaux : « J’ai toujours voulu allier mes connaissances scientifiques à une approche plus stratégique, et je me suis demandé comment utiliser ce que j’avais déjà appris pour agir concrètement. Mon passage à l’Assemblée nationale du Québec en tant que Chargée de développement durable m’a montré que l’action environnementale pouvait se jouer à plusieurs niveaux » explique-t-elle.

Un rôle clé dans la démarche environnementale de FDJ

Aujourd’hui, les missions d’Eliette s’articulent autour de deux axes majeurs : le climat et la biodiversité. Elle travaille notamment sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre du Groupe, l’adaptation aux risques climatiques, la mise en place de plans d’action concrets ou encore la réalisation de reportings extra-financiers.

Ce qui lui plaît ? Le fait de pouvoir toucher à tout, du concret au stratégique. « D’un côté, je m’implique dans la cartographie des risques climatiques, la définition d’un plan de décarbonation, je suis l’évolution des règlementations comme la CSRD, et de l’autre, je travaille avec des ONG, des scientifiques et des entreprises pour financer des projets de protection de la biodiversité » précise-t-elle. Cette diversité lui permet d’avoir une approche globale : du local, avec des projets concrets sur le territoire, au global, avec la réduction de l’empreinte carbone, un sujet qui dépasse les frontières. « Ces deux sujets se complètent ; si l'un s'améliore, l'autre en bénéficie aussi d’une certaine manière. C’est ce jeu d’échelles que j’aime particulièrement ».

Ainsi, son rôle ne se limite pas à la théorie. Aujourd’hui, le Groupe finance plusieurs dizaines de projets de préservation de la biodiversité en France, dont 8 projets certifiés FSC, dans le cadre de la procédure Impact Vérifié. Une fierté pour Eliette Vray, qui pilote ce sujet, plus connu sous l'acronyme de PSE (« Paiements pour Services Environnementaux ») depuis son arrivée en 2020.

« Quand on finance un projet, je veux comprendre ce qu’on protège vraiment. J’ai appris à comprendre les écosystèmes, les enjeux d’une forêt ancienne ou d’une tourbière, à voir au-delà des chiffres pour identifier les projets qui ont vraiment besoin d’être financés ». Une approche qui lui tient à cœur quand « certains cherchent à maximiser le nombre d’hectares protégés, moi, je préfère me demander si ce qu’on protège, préserve ou restaure a un réel impact écologique ».

Forêts projets FDJ

Cette démarche s’inscrit dans la suite logique d’une stratégie plus large avec FSC, qui a débuté en 2012 avec l’approvisionnement en papier certifié pour tous les supports de jeu du Groupe FDJ.

Un regard optimiste malgré les défis

Malgré le contexte actuel et les incertitudes politiques et économiques, en France comme à l’international, Eliette reste optimiste : « L’environnement reviendra toujours au centre des discussions, parce que c’est une question de survie. Plus on avancera dans le temps, plus les entreprises et les États n’auront pas d’autre choix que de s’adapter ». La réalité des crises climatiques et de la raréfaction des ressources rattrapera inévitablement les entreprises. Selon elle, la première étape pour une entreprise est donc d’identifier les risques environnementaux liés à sa chaîne de valeur : « On ne peut pas gérer ce que l’on ne comprend pas. La cartographie des risques environnementaux est essentielle pour anticiper et adapter les pratiques ».

En s’adressant à toutes celles (et ceux) qui ont à cœur de faire bouger les lignes, Eliette conseille dans un premier temps de bien distinguer le domaine de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) de celui de l’environnement, son cœur de métier : « La RSE est globale, tandis que l’environnement en est une composante qui nécessite une expertise technique spécifique. Aujourd’hui, les entreprises ont besoin de ces connaissances techniques, et doivent s’armer de compétences en termes de comptabilité carbone, d'analyse de projets biodiversité, de gestion de l'eau ou encore d'économie circulaire. Si vous avez cette appétence technique, dirigez-vous tout de suite vers une formation adaptée ».

Au-delà de ce conseil très pragmatique, Eliette Vray insiste également sur l’importance d’être prêt.e à défendre ses opinions : « Quand tu es jeune et que tu arrives avec tes idées sur la biodiversité et le climat, tu dois prouver que tu as les compétences et ne pas avoir peur d’affirmer ta légitimité, surtout quand tes interlocuteurs sont sceptiques ou pessimistes et que tu es une jeune femme. Nous avons la chance d’avoir un groupe dirigé par une femme, et je pense que cela a dû aider à ce que cette légitimé ne soit pas remise en question, peu importe la fonction ».

Aujourd’hui, Eliette a le sentiment d’être du bon côté de l’histoire : « C’est sûr, ce n’est pas Eliette Vray qui changera la face du monde, mais si je dois me retourner sur mon parcours, je pourrai me dire qu’à mon échelle, j’ai contribué à faire avancer les choses dans la bonne direction », conclura-t-elle avec conviction. Merci à elle pour cette note d’optimisme inspirante !