FSC a déjà exprimé son opposition dans une lettre commune avec PEFC.
Pourquoi FSC s’oppose à la proposition de norme ISO sur les produits forestiers ?
Sommaire de l’argumentation
1. La proposition est mal rédigée, confuse et pourrait être trompeuse : Son but se tourne vers une gestion forestière durable et a des ambitions concrètes pour en faire la promotion. Dans le même temps, elle dit se focaliser uniquement sur la Chaîne de Contrôle (CdC). Il y a donc un doute sur le fait que l’objectif de la norme se concentre sur la CdC uniquement. En votant pour cette proposition, on vote pour une proposition confuse et dont la portée est potentiellement plus vaste qu’annoncé.
2. La proposition ne mènera pas à une gestion forestière plus durable et pourrait même avoir des effets négatifs : Il est difficile de dire si une norme ISO de CdC pourrait être utile pour les matières forestières certifiées (FSC ou PEFC), ou si elle amènerait à créer sa propre norme de gestion forestière. Si c’était le cas, cela pourrait affaiblir tous les efforts actuels pour accroître de manière crédible les zones forestières certifiées à travers le monde. Si la proposition ne se concentre effectivement que sur la CdC, cela laisse entendre que la CdC serait actuellement la seule voie pour promouvoir une gestion durable des forêts. FSC ne partage pas cette vision des choses. La plupart des efforts doivent se concentrer sur la promotion de la gestion forestière elle-même, ce qui ne peut pas être fait à travers une norme ISO mondiale.
3. Cette proposition n’est pas nécessaire : il n’y a pas « plein d’initiatives » comme indiqué dans la proposition : FSC et PEFC couvrent 98% du marché. De même, FSC et PEFC disposent de systèmes de certification qui fonctionnent et sont parfaitement reconnus dans le secteur des produits forestiers.
4. La proposition ajouterait complexité et surcoûts : Elle dit se focaliser sur l’amélioration des normes existantes et sur la réduction des coûts pour les détenteurs de CdC. Cette vision n’est pas réaliste. Les Chaîne de Contrôle FSC et PEFC sont au coeur de cette thématique : leurs systèmes de traçabilité et les déclarations associées étant assez similaires. Une norme ISO s’ajouterait aux normes existantes, ce qui rajouterait des coûts inévitables (p.ex : Coûts de formation à la norme ISO, coût de mise à niveau de cette norme, etc.) et rendrait l’ensemble un peu plus complexe encore. Aussi, les normes de CdC FSC ne sont pas des pures normes de traçabilité car elles ont aussi pour objectif d’inciter la certification des forêts et des petites entreprises. Si FSC perd la main sur la chaîne de contrôle, cela pourrait se traduire par la perte d’opportunités de promouvoir la certification des forêts.
5. Une norme ISO n’est pas dans l’intérêt des industriels ni des consommateurs en quête de comportements responsables : La norme ISO n’augmenterait pas la reconnaissance des consommateurs pour des produits issus de forêts gérées de manière durable. FSC respecte les codes ISEAL et dispose de ses propres procédures de développement de normes reflétant le modèle de gouvernance unique du FSC. FSC établit des normes avec la participation active de parties-prenantes sociales et environnementales, là où ISO est essentiellement dirigé par la branche industrielle. Il y a un risque de voir baisser le soutien à la certification forestière des parties-prenantes si les procédures ISO n’assurent pas le même niveau d’engagement et de participation de ceux-ci dans la création des normes.
Cliquez ici pour lire l’argumentation complète (en anglais).