Certifiée FSC depuis 2014, l’AEV œuvre au quotidien pour améliorer le bien-être de plus de 12 millions de Franciliens en gérant un patrimoine de 15 000 hectares, composé de forêts, de terres agricoles et d’espaces naturels.


Philippe Helleisen, Directeur général de l’AEV, et Rémy Fagot, Responsable de la mission Gestion à l’AEV, nous expliquent les principales actions de l’agence sur le terrain.

Forêt régionale de Bondy

Les spécificités de la région Île-de-France

L’Île-de-France représente 2% de la surface du territoire métropolitain et concentre 20% de la population française. Portant une image de région très urbanisée, elle possède cependant près de 72% d’espaces naturels, dont 24% de forêts.

Née dans un contexte d’urbanisation croissante, de grandes mutations et de hausse démographique, l’Agence des espaces verts (AEV) est un acteur majeur de l’aménagement du territoire francilien. Ses 3 principales missions sont d’accompagner les projets des collectivités territoriales pour préserver les espaces naturels, agricoles et forestiers, les aménager et les gérer, mais aussi reconquérir des espaces délaissés et créer de grandes continuités vertes.

« L’Île-de-France concentre un grand nombre d’enjeux. Notre défi est de trouver le bon équilibre entre l’urbanisation, en intégrant les différents projets de construction ou d’infrastructures, le développement économique, et la préservation de la nature, tout en conciliant les différents usages de ces espaces naturels » explique Philippe Helleisen, Directeur général de l’AEV.
L’Île-de-France peut en effet être divisée en trois zones concentriques : un centre très urbanisé qui comprend Paris et le début de la petite couronne ; la grande couronne, beaucoup plus rurale et située à l’extrémité de la région avec des paysages forestiers similaires à de nombreuses autres régions du pays ; et, entre les deux, la Ceinture verte, zone de tension située entre 10 et 30 km du centre de Paris. « La Ceinture verte d’Île-de-France est le siège de nombreux projets d’extensions urbaines et de forts enjeux économiques. C’est dans cet espace stratégique pour l’aménagement du territoire francilien que l’AEV intervient principalement » précise Philippe Helleisen. « Cet espace, ni complètement rural, ni totalement artificialisé, est l’exemple parfait des spécificités de la région Île-de-France, et de la raison d’être de l’AEV : mettre en œuvre une gestion qui respecte la multifonctionnalité de ces espaces », ajoute Rémy Fagot, Responsable de la mission Gestion à l’AEV.

Ferrières - Vue aérienne

L’AEV engagée dans une démarche responsable

À l’AEV, une bonne gestion est celle qui permet de concilier les grandes fonctions des espaces naturels, en particulier la fonction sociale, avec l’accueil du public comme cœur de métier, et la fonction écologique, avec la préservation de la biodiversité y trouvant refuge. « Nous voulons permettre à la population de s’aérer et de respirer, particulièrement en cette période marquée par la crise sanitaire. Beaucoup de personnes ont pris conscience de l’importance des espaces verts, surtout en région parisienne » explique Philippe Helleisen. « Dans les forêts régionales, qui ont notamment la particularité d’être périurbaines, ces deux grandes fonctions sont essentielles et priment sur la dimension économique, qui peut nous amener, dans le cadre d’une gestion forestière durable, à mobiliser du bois pour alimenter la filière ».

Pionnière et engagée dans une démarche avec FSC dès le début des années 2010, avec l’obtention de la certification de gestion forestière en 2014, l’Agence des espaces verts compte aujourd’hui 68% de forêts certifiées FSC. Elle poursuit cette gestion sylvicole responsable avec pour ambition de certifier l’ensemble des forêts régionales. Le Directeur de l’AEV explique : « Le sens de notre engagement avec FSC est double. D’une part, il y a un intérêt interne, car la certification nous permet de challenger nos pratiques et de nous inscrire dans une logique d’exigence et d’amélioration continue. D’autre part, il y a un intérêt externe, en montrant à nos parties prenantes, et notamment au grand public, l’importance de bonnes pratiques forestières, ce qui nous permet aussi de répondre à des questionnements lorsqu’un arbre est coupé par exemple ».

Les actions menées sur le terrain par l’AEV pour concilier les usages dans les forêts régionales sont nombreuses. « Quand nous réfléchissons à l’aménagement d’un espace, il y a deux niveaux d’actions » explique Rémy Fagot, « des actions très concrètes, menées au quotidien, comme par exemple l’emplacement des bancs ou des parkings d’accès, et des réflexions sur le long terme, plus globales, portant sur le type d’aménagement de nos espaces ou l’accueil du public que l’on souhaite. L’enjeu est de placer le curseur au bon endroit, et de l’ajuster en fonction de l’évolution des attentes sociétales ».

Et ces attentes ont bien évolué depuis la création de l’AEV, avec un public qui recherche aujourd’hui une nature moins transformée, moins aménagée. « Depuis les années 1970, nous n’accueillons pas le public de la même manière » explique Philippe Helleisen, « à l’époque, nous avions tendance à « suraménager » certains espaces : les parkings pénétraient parfois loin, au cœur des forêts, des aires de jeux et même des zones de barbecues sur des dalles en béton étaient installées ! Aujourd’hui, nous retournons à plus de naturalité. Les stars, ce sont les arbres et la forêt elle-même ».

Forêt de Rougeau

L’exemple de l’espace naturel régional certifié FSC de Rougeau Bréviande

D’une superficie de plus de 3 600 hectares, les Forêts régionales de Rougeau et de Bréviande sont de véritables poumons verts, à cheval sur les départements de l’Essonne et de la Seine-et-Marne.

Cet espace permet de nombreuses activités, avec des zones de pique-niques, des pistes cavalières, des sentiers de randonnée, de VTT ou encore des cueillettes, dans le respect de la faune et de la flore y ayant trouvé refuge. « De par sa superficie et sa proximité avec des centres urbains importants, la gestion de cet espace est conséquente, car nous travaillons aussi pour concilier ces enjeux d’accueil du public avec les enjeux environnementaux forts de ces forêts qui abritent des espèces protégées, comme la Bondrée apivore ou le Triton crêté » raconte Rémy Fagot.

L’ensemble de ces décisions d’aménagement passe notamment par des comités d’usagers, réunions régulières mises en place il y a quelques années par l’AEV et qui rassemblent les usagers des espaces naturels, les élus, les institutions publiques, les riverains ou encore les associations environnementales locales, pour partager l’information et échanger sur les attentes de chacun.

Le Gardien

Les forêts régionales sont aussi des lieux de patrimoine historique et culturel. Celle de Rougeau abrite par exemple Le Gardien, une sculpture monumentale de 10 mètres de hauteur, réalisée en 2013 par l’artiste franco-allemande Gloria Friedmann et située au cœur d’une clairière entourée de grands chênes.

« L’idée de ce projet, initié par l’AEV, était d’illustrer l’enjeu du dialogue nature/culture, et d’inviter le public à la contemplation et à la réflexion sur notre relation à la nature » explique Philippe Helleisen. « Donner une identité à un site à travers l’art et la culture, c’est une autre manière de contribuer à la conciliation des usages des espaces naturels. C’est aussi une manière d’attirer, d’en faire un lieu de rencontre et de rendez-vous ».

Quelques bons plans pour s’évader

S’il y a autant d’endroits à découvrir que de sites gérés par l’AEV, avec une grande variété de paysages selon les goûts et les envies de chacun, Philippe Helleisen et Rémy Fagot partagent quelques illustrations de la diversité et de la beauté des espaces gérés par l’AEV :

  • La Forêt régionale de Ferrières, en Seine-et-Marne, grand domaine forestier certifié FSC, situé à 24 km de Paris, qui abrite notamment une allée majestueuse de sequoia géants ;
  • La Butte des Châtaigniers dans le Val d’Oise, située aux portes de Paris, qui offre un panorama sur l’Île-de-France avec ses 128 mètres de hauteur. Ancienne carrière, cet espace a été entièrement réaménagé pour offrir aux riverains un nouveau lieu de détente ;
  • La Forêt régionale de Bondy, en Seine-Saint-Denis, département très fortement urbanisé mais qui abrite aussi une forêt de près de 300 hectares, dotée d’une riche biodiversité et d’une large palette de paysages et d’ambiances ;
  • La Forêt régionale de la Roche-Guyon, à cheval entre le Val d’Oise et les Yvelines, un site à flan de falaises qui domine la Seine, très bucolique et qui offre de nombreux choix de balades naturelles et culturelles ;
  • La Réserve naturelle régionale du Grand-Voyeux, en Seine-et-Marne, un espace les pratiques de gestion écologique sont particulièrement importantes et qui abrite 225 espèces d’oiseaux et 190 espèces d’insectes.

« Notre région, certes très urbanisée, regorge de richesses aussi bien écologiques, paysagères que culturelles, situées à seulement quelques kilomètres de la capitale. À l’AEV, nous sommes convaincus de l’importance de la sensibilisation du public à la protection de ces espaces de nature. C’est pourquoi nous avons co-développé l’application mobile Balade Branchée. Mise à disposition de tous, cette appli gratuite recense une multitude de parcours ludiques pour découvrir nos sites sous un angle nouveau. Un véritable guide de poche en somme ! », conclut Philippe Helleisen.