Mon récent voyage au Canada m’a amené à réfléchir sur le travail que le FSC effectue avec les communautés locales et les groupes autochtones dans les forêts tropicales ; notamment, sur comment nous pouvons améliorer la vie des locaux grâce au processus de certification FSC.

L’un des plus grands obstacles auquel nous sommes confrontés est celui de l’adaptation des Principes mondiaux du FSC en règles qui puissent faire sens pour chaque pays et leurs réalités spécifiques.

Par exemple, certains pays ont de grave problèmes de corruption et de faible contrôle du gouvernement en matière de gestion forestière, alors que d’autres ont des systèmes qui fonctionnent bien mieux. Dans certains pays, les risques de violations des droits de l’homme et de destruction des valeurs naturelles sont plus élevés que dans d’autres pays ; mettant ainsi plus de pression sur les systèmes de contrôle mis en place.

Au cours des prochaines années, le FSC va transformer nos nouveaux Principes et Critères et les Indicateurs Génériques Internationaux, en nouvelles normes nationales pour une gestion forestière responsable. Ensemble, toutes les parties prenantes décideront de la meilleure façon de procéder.

Cependant, trouver de nouvelles façons de rendre la certification plus simple et plus significative pour les communautés locales et les groupes autochtones représente un défi majeur dans la mise en place de ce processus. Nous avons besoin que nos concepts soient applicables sur le terrain pour les communautés locales. En fin de compte, nous devons faciliter la certification de ces groupes ainsi que leur entrée dans le système, tout en maintenant notre crédibilité.

Le FSC a déjà réalisé de grands progrès dans le but d’atteindre cette simplification. Si nous prenons exemple des petits propriétaires, nous avons un certificat spécial (SLIMF) qui leur est dédié. Désormais, il y a environ 140 000 petits propriétaires certifiés. Mais, il reste encore beaucoup à faire.

Nous avons également la possibilité pour des groupes de propriétaires forestiers, ou des propriétaires particuliers dans de petites régions, de se rassembler et de présenter une certification de groupe. Il devrait y avoir un audit pour environ 500 propriétaires terriens, qui pourraient ensuite partager les frais, par exemple – rendre la certification plus abordable.

Nous ne nous focalisons cependant pas seulement sur les petits propriétaires, nous nous intéressons également aux communautés autochtones au sein des forêts et leurs alentours.
A l’échelle mondiale, nous avons le Comité Permanent des Peuples Autochtones du FSC. Ce groupe, constitué de représentants autochtones élus venant du monde entier, oriente le Conseil d’Administration sur la façon dont le FSC peut devenir un meilleur outil pour leurs communautés locales, et sur la manière dont nous pouvons aider à protéger leurs intérêts.

Ainsi, il est fondamental que la certification soit pertinente et attrayante pour les communautés autochtones tant d'Amérique du Nord, que d'Europe et d'Amérique Latine.

Je me suis récemment entretenu avec Mr. Brad Young, un représentant autochtone du Canada, élu par les groupes autochtones d’Amérique du Nord afin de les représenter au sein du Comité Permanent des Peuples Autochtones du FSC. Il m’a expliqué que « du point de vue autochtone, le FSC est clairement le système de certification avec lequel nous pouvons travailler, et nous sommes ravis de trouver des manières de renforcer le FSC et de rendre les bénéfices de la certification encore plus accessible aux groupes autochtones ».

Les gros acheteurs des produits forestiers font également partie de l’équation : ils ont besoin des produits certifiés FSC provenant des petits propriétaires et des propriétaires de la communauté forestière. Dans bien des cas, ils peuvent aider les fournisseurs de leurs petits propriétaires à obtenir la certification, et certains sont même prêts à payer le prix fort afin de s’assurer que la certification est attrayante.

Heureusement, au vu de nos relations avec les groupes autochtones et les communautés locales à travers le monde, le FSC est en capacité de faire ce que personne d’autre ne peut : aider les propriétaires forestiers – petits et grands – à obtenir la certification FSC, et à gérer leurs terres de façon responsable. Devenir un choix évident pour ces groupes est stratégique pour le FSC. Et maintenant est venu le temps de l’action.