Sarah Laroussi

Strasbourgeoise d’origine, Sarah Laroussi est arrivée à Paris il y a une douzaine d’année avec la volonté de se lancer dans une nouvelle aventure qui lui permette de mettre à profit son dynamisme et son sens du contact. Attirée par une annonce du CNDB, le Comité National Pour le Développement du Bois, elle postule. « Je suis arrivée au CNDB en tant que Responsable communication, un poste qui correspondait à mon parcours en école supérieure de commerce avec une spécialisation en marketing et communication. L’objectif était alors de proposer de nouvelles actions pour répondre aux besoins des professionnels du terrain, et de convaincre de l’intérêt et des bénéfices du bois. À l’époque il restait de nombreux acteurs de la maîtrise d’œuvre et de la maîtrise d’ouvrage à convaincre, avec encore beaucoup de scepticisme à l’égard des prouesses techniques de ce matériau, qui en grande partie a disparu aujourd’hui » raconte-t-elle.

Cette structure associative, créée il y a plus de 34 ans et portée par une quinzaine de membres, a en effet pour mission de promouvoir et d’informer autour des atouts du bois pour la conception, la construction, la rénovation et l’aménagement. Elle cible donc principalement les acteurs de la construction, les maîtres d’œuvres et maîtres d’ouvrage, mais aussi les artisans, designers ainsi que le grand public, à travers des campagnes de communication dédiées.

Ce milieu était une découverte pour Sarah Laroussi, rapidement séduite par les atouts écologiques et architecturaux du matériau bois et la place centrale et cruciale de l’humain au sein de la filière forêt bois française : « Les sujets de la forêt et du bois me parlaient déjà, puisque j’ai grandi proche de la nature dans une région très boisée » explique-t-elle. « Les savoir-faire et les expertises sont nombreux. Le fait de pouvoir accompagner des acteurs qui imaginent et conçoivent des bâtiments qui s’intègrent dans un territoire et participent à créer un monde plus vertueux et durable pour les générations futures m’a tout de suite convaincue ».

Aller à la rencontre des acteurs de cet écosystème lui a permis de compléter petit à petit ses connaissances, et de prendre la direction de la structure il y a 4 ans. Aujourd’hui, son rôle consiste à définir et mettre en œuvre la stratégie nationale du CNDB, composé de 7 personnes, et de mener des actions cohérentes pour répondre aux besoins et aux orientations de la filière vers les acteurs de la maîtrise d’ouvrage, les acteurs de la maîtrise d’œuvre et le grand public. « Il est stimulant d’instaurer un dialogue entre l’offre et la demande, dans mon cas entre l’offre de la filière forêt-bois française et la demande des acteurs que nous accompagnons. Tous les maillons de la chaîne sont liés, il n’y a plus de limites entre l’amont et l’aval, et c’est important que tout le monde travaille ensemble car nous sommes tous sujet aux mêmes freins, aux mêmes interrogations et aux mêmes besoins » explique Sarah Laroussi. Pour cela, son équipe met en place des événements, visites d’opérations et conférences pour créer des échanges entre ceux qui accompagnent le développement et la pérennité de la ressource, qui conçoivent les bâtiments, ceux qui les fabriquent, et ceux qui les utilisent. Le CNDB créé également des partenariats stratégiques, pour ouvrir les horizons et s’entourer de nouvelles expertises. « Nous avons par exemple établi une collaboration avec la Fédération française de gymnastique, pratique sportive qui est réalisée bien souvent dans un environnement tout bois (équipement sportif, aménagement intérieur, agrès…), pour accompagner leur démarche environnementale, valoriser le bois et le rendre pédagogique auprès des 400 000 licenciés nationaux de la Fédération et plus globalement du grand public ».

Le comité accompagne également FSC France, dans la mise en place d’actions de communication auprès des maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage, afin de promouvoir la certification FSC. Ce partenariat répond d’ailleurs à l’une des règles phares du CNDB : la traçabilité. « Nous avons toujours dit oui au bois, mais à condition d’utiliser les bonnes essences aux bons endroits, et issues de forêts bien gérées et certifiées. Aujourd’hui, c’est une demande qui s’est amplifiée, et nos parties prenantes sont de plus en plus nombreuses à nous poser des questions sur la certification » explique-t-elle.

Aujourd’hui passionnée d’architecture, d’urbanisme, de biomimétisme et de beaucoup d’autres sujets encore, Sarah Laroussi est bien déterminée à poursuivre ses missions avec dynamisme et détermination, et constitue un bel exemple pour les femmes qui s’intéressent à ce secteur. « Aujourd’hui nous sommes très peu de femmes à des postes de direction au sein de la filière forêt-bois française, et 90% de mes interlocuteurs réguliers sont des hommes » raconte-t-elle. « Même si certaines idées reçues sont encore très présentes sur la place de la femme dans ce domaine, de réels efforts ont été réalisés ces dernières années pour mieux intégrer les femmes, et susciter leur intérêt. Les mentalités changent ! ». Elle encourage donc les femmes, et notamment les jeunes étudiantes, à s’intéresser à ces métiers passionnants, et à apporter leurs visions, compétences et sensibilités.

Cette évolution se voit au sein des formations, par exemple avec l’École Supérieure du Bois ou l’ENSTIB, École Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois, « qui forment de plus en plus de femmes ». Le CNDB réalise par ailleurs des interventions dans des écoles d’architectures, et soutient les initiatives de ses partenaires et membres pour faire découvrir les métiers de la filière, qui recrutent. « Mon équipe et moi sommes disponibles pour répondre aux questions des femmes, comme des hommes, des jeunes et moins jeunes, qui sont attirés par le domaine du bois et souhaitent en savoir plus. N’ayez pas d’apriori, venez découvrir la filière, venez à notre rencontre ! » conclura Sarah Laroussi.