Guatemala
FSC International

Ce que l’on désigne par le nom de Selva Maya est en réalité la deuxième plus grande forêt tropicale humide du continent américain, couvrant environ 14 millions d’hectares au Mexique, Bélize et Guatemala.

La région est empreinte de la culture maya : un fort lien avec l’histoire écrite par les ancêtres y subsiste et les langues mayas sont toujours parlées et perpétuées. Aujourd’hui, la Selva Maya est le lieu de vie de nombreuses communautés partageant ses racines culturelles, dont celles de la Cooperativa Carmelita, qui compte 125 familles, et de l’ejido Petcacab (un ejido est une parcelle de terre exploitée collectivement dans le cadre d’un système soutenu par l’État), qui rassemble environ 900 habitants.

Dans les trois pays que la Selva Maya recouvre, la gestion forestière se traduit de différentes façons. Au Mexique, les communautés sont propriétaires des terres et décident elles-mêmes de leur usage, par un système de vote. Au Guatemala, le gouvernement accorde les droits d'administration des concessions aux communautés pour une durée de 25 ans, et a récemment accordé à deux communautés des concessions d'une durée de 30 ans.

Dans ces deux cas de figures, des concessions communautaires et des ejidos, tels que Carmelita ou Petcacab, avec le soutien de Rainforest Alliance, mettent en place des pratiques de gestion forestière responsable certifiées FSC. Ces dernières attestent des normes environnementales et sociales élevées appliquées localement. Au total, plus d’1,2 million d'hectares sont sous gestion forestière responsable, avec près d'un demi-million d'hectares certifiés FSC.

Guatemala
FSC International

Les actions de gestion mises en place dans ces pays sont axées sur trois piliers :

  • Un premier pilier écologique, dont les objectifs sont de n'extraire qu'un seul arbre par hectare tous les 40 ans, afin de permettre la régénération naturelle ; la collecte de graines pour créer des pépinières d'arbres indigènes afin de reboiser d'autres zones déboisées par des personnes extérieures aux communautés ou aux ejidos ; la restauration de zones dégradées et la préservation de la biodiversité et d’espèces animales emblématiques comme le tapir, le jaguar et le guacamaya.
  • Un pilier économique, qui vise à améliorer les moyens de subsistance des communautés, en augmentant notamment leur diversité de revenus, l’accessibilité aux marchés et en cherchant à développer le commerce d’essences moins connues (dites LKTS, Less Known Timber Species). En effet, on compte une vingtaine d’essences originaires de la Selva Maya très recherchées et commercialisées, alors que celle-ci en abrite des centaines d’autres !

À noter que FSC Guatemala et FSC Mexique participeront à la Selva Maya Trade Mission 2024, qui aura lieu du 18 au 22 novembre. Cet événement vise à mettre en relation les entreprises forestières communautaires avec les marchés mondiaux et à promouvoir les espèces de bois tropicaux moins connues de la Selva Maya.

  • Enfin, un pilier social, qui vise à assurer l’égalité salariale des salarié.e.s femmes et hommes et à promouvoir l’égalité des sexes.

Rainforest Alliance travaille avec ces concessions et ejidos depuis plus de 20 ans en fournissant une expertise technique, en organisant des formations sur la gestion durable des forêts, l'accès aux marchés et le développement d'un cadre favorable à la pérennité de ces pratiques. À l’équation s’ajoute le prélèvement de bois selon les normes strictes de FSC, dont les débouchés sont multiples (bois scié, bois rond, meubles, terrasses, aménagements intérieurs/extérieurs…). Avec leur engagement dans la gestion forestière responsable, on comprend sans peine l’appellation de « gardiens de la forêt » donnée aux communautés de la Selva Maya !

 

Un grand merci à Carlos Estrada, José Román Carrera et Emmanuelle Bérenger (Rainforest Alliance), Byron Hernández (Cooperativa Carmelita) et Celso Chan Rivas (Petcacab Ejido) pour l’entretien ayant permis l’écriture de cet article.