Premiers acteurs à intervenir sur la valorisation du bois à la suite de la gestion et de l’exploitation forestière, les scieries sont des acteurs essentiels de la chaîne de transformation du bois. Elles sont les premières à prendre possession et à transformer la matière, visant ainsi à fabriquer des produits semi-finis qui répondent aux besoins du marché.
Portées par une hausse des demandes pour des produits d’origine plus responsable, des exemples d’acteurs déjà engagés, et des discussions au niveau national qui dessinent un développement plus vertueux de la filière forêt-bois, de plus en plus de scieries passent à la certification. C’est le cas de la scierie de Sougy-sur-Loire, qui appartient au groupe MONNET-SEVE SOUGY, 1er scieur de résineux en France. « Aujourd’hui le groupe, basé dans le département de l’Ain, représente globalement 1 million de m3 de grumes transformées sur ses 5 sites de transformation qui sont installés au cœur de grands massifs forestiers, et qui sont complémentaires en termes d’outils de production » explique Guillaume Cruzille, Responsable du site de Sougy-sur-Loire. « La scierie de Sougy-sur-Loire est implantée au pied du Morvan, et elle représente près de la moitié des sciages du groupe ».
Ainsi, avec pour bassin d’approvisionnement le Morvan mais aussi d’autres régions telles que le Limousin et l’Auvergne, la scierie transforme des bois dans une démarche de circuit-court et de valorisation du bois français, en s’approvisionnement « à 250km au maximum autour de la scierie ». L’entreprise vend aujourd’hui principalement des sciages destinés à la construction bois (bois de charpente, d’ossature, lamellé collé…), mais aussi des gammes de bois pour aménagements extérieurs et menuiseries. Elle valorise également l’intégralité de ses produits connexes, issus de la 1ère et 2ème transformation du bois (sciures, plaquettes, écorces), afin de les réintégrer dans la filière à travers différents usages : bois énergie, panneaux, pâte à papier, laine de bois.
C’est notamment à la demande de ses clients papetiers et panneautiers que la scierie a décidé de se lancer dans une démarche de certification FSC, obtenue en novembre 2022. « C’est important pour nous de réponde à une demande forte de nos clients. Ces acteurs ont un réel besoin en matières certifiées face aux exigences du marché français et international, pour le papier et le carton, et c’est un premier pas pour nous dans la certification FSC » explique Guillaume Cruzille. « Nous avons un lien de confiance très étroit et de longue date avec nos clients de connexes, et c’est grâce à l’appui de certains d’entre eux et des équipes de FSC France que nous avons pu appréhender sereinement la certification. C’est une démarche qui peut faire peur au début, avec de nouvelles exigences et un suivi à mettre en place, mais grâce à cette entraide, et pour une entreprise structurée comme la nôtre qui possède d’autres certifications, la mise en œuvre n’a pas été si compliquée ! ».
Aujourd’hui, la scierie de Sougy-sur-Loire débute cette aventure FSC par le biais de la commercialisation de produits connexes mais ne compte pas s’arrêter là, en se donnant pour mission, dans un premier temps, d’augmenter ses approvisionnements en matières certifiées : « Notre enjeu actuel est de trouver de nouveaux massifs certifiés, car sans matières premières, notre certification n’a que peu d’intérêt, alors qu’il y a des demandeurs ! » souligne Guillaume Cruzille. Pour remédier à cela, et face à un territoire forestier français très morcelé, des actions sont envisagées avec des coopératives forestières, afin d’aller toucher des petits propriétaires et les sensibiliser à la certification FSC. « Pour le moment nous sommes contents de valoriser du bois qui provient de forêts bien gérées et de répondre aux besoins de nos clients papetiers et panneautiers, mais si nos volumes venaient à augmenter, nous pourrions alors être en capacité de fournir également nos clients sur d’autres types de produits, notamment en bois de construction. Mais chaque chose en son temps ! ».
FSC France est ravie d’avoir accompagné la scierie dans la mise en place de la certification, et se félicite de l’évolution du nombre de scieries certifiées en France, un développement concret qui permettra à la filière française de répondre aux enjeux de demain.