Les forêts sont essentielles à notre équilibre et à celui de notre planète. Elles nous entourent par les services qu’elles nous rendent mais aussi par les produits qu’elles nous offrent au quotidien. Aujourd’hui plus que jamais, il est crucial de les préserver. La crise actuelle nous l’a d’ailleurs rappelé avec les dizaines d’articles et d’études qui ont été publiés sur le lien entre dégradation des écosystèmes terrestres, perte de biodiversité et émergences de nouvelles maladies telles que le Covid-19.
FSC France et 5 autres organisations françaises, France Nature Environnement, Comité 21, Orée, SNUPFEN Solidaires et Green Cross France, se sont donc mobilisées pour appeler à écouter la voix des forêts, toujours plus malmenées par les activités humaines, mais aussi les catastrophes climatiques qui se multiplient.
Pour écouter ce que nous disent les forêts, et concevoir la nécessité de les préserver, il faut dans un premier temps comprendre l’étendue de leur influence sur nos vies. Les forêts sont au cœur d’enjeux environnementaux, sociaux et économiques. Ce sont elles qui nous permettent de respirer, épurent l’eau que nous buvons, nous offrent des ressources forestières utilisées dans nos objets du quotidien – le bois, mais aussi les plantes médicinales, le latex naturel, les champignons, baies et autres produits non ligneux.
Les forêts portent également des valeurs émotionnelles, culturelles et sont source de bien-être. Elles sont enfin et surtout, un lieu de vie qui concentre 80% de la biodiversité terrestre avec des millions d’espèces végétales et animales, ainsi que pour des milliers de personnes qui en dépendent pour leur subsistance.
La crise sanitaire et économique actuelle pousse la société à une remise en question générale. Elle est également l’occasion de rappeler que cette crise est bien plus profonde, et qu’elle peut être reliée à celle des forêts.
La tribune « La voix des forêts » a pour vocation à sensibiliser et attirer l’attention sur l’importance cruciale des forêts, pour qu’elles soient mieux prises en compte par les citoyens et les décideurs dans les politiques publiques, les politiques d’approvisionnement, les stratégies RSE et les actes d’achat.
Nous pensons qu’il est important de rappeler les enjeux de préservation de ces écosystèmes, incroyablement riches et complexes, dont les bénéfices sont encore souvent méconnus ou sous-estimés. Le but de cette tribune n’est donc pas de dénoncer, mais plutôt d’informer, d’apporter des pistes de réflexion, et de rappeler que des solutions existent. Le label FSC est l’une d’entre elles.
La diversité des actions menées par les co-signataires de cette tribune est à l’image de celle des forêts ; chacun mène à son échelle des missions de préservation, de valorisation ou de sensibilisation des écosystèmes forestiers.
Découvrez les co-signataires
France Nature Environnement
France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement, porte-parole d’un mouvement de près de 3500 acteurs présents sur tout le territoire. De l’association locale des amis d’une forêt jusqu’aux niveaux des plus élevés d’organisations collectives, FNE est présente partout pour débattre des politiques forestières, défendre les forêts et co-construire la gestion forestière d’aujourd’hui et de demain, en premier lieu avec les forestiers.
Pour la fédération des associations de la nature, la crise sanitaire du Covid-19 est à la fois révélatrice et la conséquence d’un mode d’organisation des sociétés non durable. « Ce système humain détruit les ressources naturelles, dégrade le climat, sans pour autant répondre aux besoins des générations présentes et encore moins ceux des générations futures. Les forêts, particulièrement tropicales, sont entraînées dans cette spirale mortifère, dont il faut inverser le sens » déclare Adeline Favrel, Coordinatrice du réseau Forêt de FNE.
Pour cela, France Nature Environnement dénombre plusieurs solutions pour faire concrètement bouger les choses, à commencer par arrêter les modes de production et de consommation générateurs de déforestation importée (soja, huile de palme…), s’appuyer sur les solutions fondées par la nature développées par l’UICN, ou encore mobiliser plus fortement les citoyens autour des enjeux forestiers.
Snupfen Solidaires
Snupfen Solidaires, premier syndicat des personnels de l’Office National des Forêts (ONF) et co-signataire de la tribune « La voix des forêts », œuvre quant à lui pour une meilleure prise en compte des aspects sociaux dans la gestion des forêts (travailleurs forestiers mais aussi l’ensemble des citoyens qui bénéficient des bienfaits de la forêt), et la conservation du patrimoine forestier.
« Les forêts françaises sont mises à mal depuis trois décennies, du fait de choix de gestion axés principalement sur la production de bois en minorant leur biodiversité. L’étude de WWF corrobore le constat d’une perte de biodiversité des espaces naturels, directement liée aux activités humaines », explique Philippe Canal, Secrétaire Général du Snupfen. « Pour reprendre l’esprit de Saint Exupéry, nous n’héritons pas des forêts de nos parents, nous les empruntons à nos enfants ».
Pour valoriser et préserver les forêts, le Snupfen revendique donc une gestion forestière multi-fonctionnelle au niveau de chaque forêt. « C’est une gestion forestière au sein de laquelle la production de bois se définit d’abord par sa compatibilité avec les autres services rendus par la forêt et non en fonction des demandes de la filière ». L’organisation syndicale développe également la formation forestière de ses adhérents, dans l’optique de former des « éco-systémiers ».
« Au sein d’une société perturbée, le syndicalisme a un rôle majeur à jouer ; il œuvre à la transformation de la société, à l’amélioration des acquis sociaux et à une réelle prise en compte des enjeux environnementaux. Les bouleversements climatiques, la perte de biodiversité, l'augmentation des catastrophes naturelles que nous vivons aujourd'hui ne vont pas manquer de solliciter encore plus l'expertise et l'action des acteurs forestiers ces prochaines années » déclare Philippe Canal.
Le Snupfen développe donc ses idées pour faire primer les bénéfices de la forêt sur le seul aspect financier. « La forêt doit être perçue comme un bien commun ! ».
Green Cross France & Territoires
Selon Green Cross France & Territoires, nous avons déjà les leviers pour agir concrètement. Présidée par Jean-Michel Cousteau, cette association agit via ses actions de plaidoyer et ses projets concrets sur les thématiques de la biodiversité, l’eau, l’énergie, l’alimentation et la transition écologique des territoires. « Il est essentiel aujourd’hui que tous comprennent la vulnérabilité des écosystèmes, et les forêts, l’un des deux poumons de la planète, sont particulièrement représentatives de cette vulnérabilité » déclare Nicolas Imbert, Directeur de Green Cross France.
L’association travaille notamment sur la préservation des forêts primaires et des forêts gérées, et développe des actions territoriales de sensibilisation à l’agroécologie et l’agroforesterie. « Nous voulons rendre ces méthodes accessibles à tous » explique Nicolas Imbert.
« Santé humaine et santé des écosystèmes sont très fortement connectées, c’est le concept « One Health », créé au début des années 2000. Nous voyons aujourd’hui l’importance de changer notre quotidien, qu’il s’agisse de l’élevage et de notre alimentation, de la gestion des forêts ou de l’eau, pour restaurer les résiliences naturelles et regagner en qualité de vie ».
Nicolas Imbert en est convaincu, en tant que consommateur, citoyen et contribuable, nous avons tous les leviers pour agir au quotidien. « Il faut regarder l’impact de nos achats, choisir les bons labels, développer l’économie circulaire et privilégiez la durabilité, vous verrez, ça rend heureux ! »
FSC France
Créé il y a 25 ans grâce au dialogue continu entre ONGs, acteurs économiques, syndicats et représentants des populations autochtones, FSC est un outil mondialement reconnu. Il participe à la réduction des impacts de nos modes de vie sur les forêts et la préservation des services qu’elles nous rendent par la définition de règles de gestion forestière responsable, en assurant une traçabilité des produits forestiers et en informant les consommateurs pour leur permettre de faire les meilleurs choix.
Pour Carole Fonta, Présidente de FSC France, « Les forêts concentrent des enjeux environnementaux, sociaux et économiques majeurs et jouent un rôle essentiel dans l’équilibre de notre écosystème. La préservation et la gestion responsable de nos ressources forestières doivent être au cœur de nos actions. Par nos choix de consommation, nous pouvons tous agir au quotidien et jouer un rôle déterminant ».
Comité 21
Le Comité 21 partage également cette vision de récente prise de conscience collective : « La période de crise sanitaire aura permis, malgré des conséquences sociales et économiques sans précédents, de se rendre compte de l’importance de la biodiversité, des espaces naturels et des services qu’ils nous rendent, en tant qu’individu mais aussi en tant que société » explique Bettina Laville, Présidente du Comité 21.
Association française pour le développement durable, le Comité 21 réunit près de 400 adhérents (entreprises, collectivités, associations, institutionnels, citoyens…) et contribue à transformer la société vers un modèle durable en s’appuyant sur l’Agenda 2030 et les 17 Objectifs mondiaux du développement durable (ODD).
« Le défi majeur du déconfinement progressif et du « monde d’après » sera de tirer les enseignements de ce que nous avons vécu, afin de revoir et d’orienter rapidement notre modèle vers des objectifs plus sobres, plus respectueux de notre environnement et des écosystèmes ». Le Comité 21 s’engage ainsi en faveur de la protection de la biodiversité en sensibilisant les acteurs privés et publics, mais aussi la société civile, pour transformer durablement notre modèle économique et social. Il les sensibilise plus particulièrement aux Solutions d’Adaptation Fondées sur la Nature (SAFN).
ORÉE
L’association ORÉE a également signé la tribune « La voix des forêts » pour souligner le rôle crucial des forêts.
Créée il y a 25 ans, ORÉE fédère et anime un large réseau d’acteurs privés et publics pour mettre en place une dynamique environnementale au service des territoires. L’association s’investit particulièrement sur les sujets de biodiversité pour mettre en évidence l’interdépendance entre nos modèles de société et les écosystèmes et mieux prendre en compte la biodiversité au sein des stratégies des entreprises, collectivités et associations. « Nos modes de vie, via les biens de consommations issus de territoires où la forêt est mise à mal, portent une part importance de responsabilité dans ce recul de biodiversité. Il est possible d’imaginer un autre scénario, et c’est en impliquant les humains que nous avons une chance de sauver la biodiversité et les forêts » déclare Patricia Savin, Présidente de ORÉE.
« La période que nous venons de traverser a été une occasion de réfléchir, de penser ce moment comme une charnière vers une autre façon de construire notre trajectoire humaine dans ce monde vivant avec lequel nous devons absolument évoluer, alors que les défis à relever s’accélèrent. La mission d’associations comme ORÉE ou FSC est de donner des repères, des clés pour agir efficacement en évitant les pièges des fausses bonnes idées. »