Romain Rougier, Directeur général de Biobject, revient pour FSC France sur les missions de l’entreprise, son engagement dans une démarche de certification FSC mais aussi son rôle de sensibilisation auprès de ses diverses parties prenantes, notamment les architectes, pour augmenter la compréhension et le choix de la certification.

Car si l’entreprise travaille avec des réseaux de distribution de mobilier, elle accompagne également les architectes et designers dans la conception de leurs projets hôteliers, résidentiels ou tertiaires. « Notre culture artistique, notre connaissance technique et notre exigence de fabrication nous permettent d’assurer une qualité de produit et de finition exemplaire, le tout dans une démarche positive pour l’environnement » explique Romain Rougier. « A travers nos produits, nous souhaitons réconcilier le luxe et l’environnement. FSC doit être un atout pour cela et devrait être davantage mis en avant dans le secteur du luxe ».

Biobject
Biobject

Au cœur de leur politique RSE, Biobject fait donc le choix de l’éco-responsabilité, entre autres à travers la certification FSC, mais aussi en privilégiant des partenariats de confiance et en travaillant avec de nombreux ateliers et artisans de proximité (ébénistes, tapissiers, marbriers…) en France et en Europe. L’entreprise dispose d’un showroom à Paris, uniquement destiné aux professionnels pour les aider à s’inspirer et découvrir les matériaux proposés, dont de nombreuses matières naturelles telles que le bois, mais aussi le liège, le raphia ou le sisal

« Nous nous attachons à produire des séries limitées en restant éloignés des logiques trop industrielles. Nous prolongeons la durée de vie des meubles et des objets en maîtrisant toute la chaîne de valeur, de la conception à la fabrication et jusqu’à la diffusion, pour s’assurer de la solidité de nos réalisations » explique Romain Rougier.

Les équipes de Biobject s’efforcent donc d’optimiser l’éco-conception des produits, dès l’étape du dessin du mobilier ou de l’étude technique, en pensant systématiquement à la fin de vie des produits et au recyclage de certaines matières. « Cela signifie que, lors de la phase de conception, nous imaginons du mobilier qui puisse être facilement démontable, et qui puisse intégrer des matériaux plus durables, tout en évitant la colle par exemple ». L’entreprise travaille par ailleurs sur de nouveaux produits à base de chutes de verre ou de cuir pour créer un miroir, ou encore de vieilles poutres de chêne ici pour en faire des pieds de table.

Biobject
Biobject

Certifiée FSC depuis 2015, l’entreprise Biobject travaille principalement avec du chêne et du frêne. « Clairement, le label FSC nous donne une légitimité auprès de nos différentes parties prenantes. Nous sommes un éditeur qui considère sérieusement la question de l’origine et de la durabilité du bois. Cette démarche éco-responsable nous pousse à aller plus loin, au-delà des enjeux du bois, notamment sur la durabilité et l’éco-conception de nos produits » explique Romain Rougier. « Nos approvisionnements en bois se font majoritairement sur des bois européens, mais nous serions bien évidemment intéressés pour nous approvisionner en bois français, notamment sur le chêne et nous aimerions que les exploitants forestiers français s’intéressent davantage au label pour améliorer l’approvisionnement en bois français FSC » précise Romain Rougier, lançant ainsi un appel à la filière française.

Pour mieux comprendre la démarche de certification de l’entreprise, son Directeur général explique les motivations initiales : « ce label est avant tout un véritable accélérateur de la démarche éco-responsable pour les entreprises qui s’y investissent. Ayant moi-même travaillé de longues années dans le secteur du bois et au plus près des enjeux de gestion des forêts, je suis convaincu qu’il est le meilleur outil pour assurer la durabilité de nos forêts mais aussi pour sensibiliser les entreprises à ces enjeux ». Il précise par ailleurs que ce label doit être en capacité de rassurer le consommateur final, en assurant la traçabilité des approvisionnements durables jusqu’au marché final. « Le consommateur n’a pas toujours conscience de ce que le label FSC apporte aux forêts et à quel point il a permis de préserver d’importantes zones de la déforestation. Chez Biobject, nous nous appuyons surtout sur nos clients dans la distribution qui ont parié sur le label. L’enjeu pour nous désormais c’est de convaincre les architectes et prescripteurs d’en faire un pré-requis. »

Car si l’entreprise propose systématiquement des matériaux certifiés FSC aux architectes qu’elle conseille, ces derniers, bien qu’intéressés, sont encore souvent coincés par les budgets alloués par les prescripteurs. Un challenge à relever qui passera par une sensibilisation de ces acteurs, autour de l’impact et de l’intérêt de la certification, à la fois sociaux, environnementaux et économiques. « Ce n’est pas gagné, mais certains investisseurs et promoteurs tendant l’oreille, donc c’est un pari pour le moment, mais je pense qu’à un moment donné les enjeux seront tels, qu’ils seront forcés à s’y intéresser ».

Face à cela, l’entreprise possède de plus en plus de clients dans les réseaux de distribution qui font la demande en produits certifiés FSC. « Ils nous tirent vers le haut, et nous faisons de même avec nos sous-traitants » explique Romain Rougier. « J’ai notamment proposé une aide financière aux sous-traitants qui n’étaient pas certifiés pour obtenir la certification et les aider à la mettre en place. C’est un réel investissement de l’entreprise, mais cela nous permet de les accompagner et d’accroître notre production FSC ». Grâce à cela, la part de produits FSC sur la totalité des produits bois de l’entreprise s’élevait à 58% il y a 3 ans, et est aujourd’hui à 69%.

Aujourd’hui, pour accélérer le développement de la certification FSC, le Directeur de Biobject est persuadé qu’un travail de sensibilisation doit être mener de front, en association avec FSC, sur les enjeux de la certification du bois auprès des architectes et des prescripteurs. « Je pense également qu’il faudrait plus d’exigences dans les normes, à la fois pour les marchés publics que privés, car le bois est principalement utilisé dans la construction et l’agencement, et c’est bien dommage que les décideurs n’exigent pas plus systématiquement des éco-labels ».

Un travail que FSC France a initié et sera ravi de poursuivre aux côtés d’acteurs engagés et motivés à l’image de l’entreprise Biobject.