Mariette Samoyeau

Arrivée en 2022 chez Alcina, premier acteur forestier du territoire méditerranéen engagé avec FSC, les missions couvertes par le poste de Mariette Samoyeau sont multiples : rédaction de plans de gestion, réalisation d’études sylvicoles en amont de projets d’aménagement du territoire, animation du groupe de certification FSC porté par Alcina, élaboration de projets de paiement pour services écosystémiques, gestion forestière… Mariette Samoyeau porte la thématique FSC au sein d’Alcina et apporte un appui à toute l’équipe sur les questions environnementales et de certification. Une diversité d’activités qui l’épanouit au quotidien, portant toutes le même sens. « Je trouve ça très valorisant de pouvoir être impliquée dans la préservation et la gestion responsable des forêts d’un territoire » explique-t-elle, « je suis toujours fière de dire que je suis forestière. ».

C’est aussi le contact direct avec la forêt durant les missions de terrain qui ravit Mariette Samoyeau : « Les journées où je suis en forêt, quand je me dis que c’est mon travail, ça me paraît incroyable ».

« C’est toujours quelque chose qui m’a beaucoup impressionné, les personnes qui étaient capables en forêt de connaître le nom des arbres, de savoir quel arbre pouvait donner quel produit ensuite et ce qu’on peut faire dans cette forêt » ajoute-elle, « je trouvais ça inspirant et motivant de pouvoir maîtriser à mon tour une partie de ce savoir et de participer à mon échelle à améliorer la gestion forestière. ».

Quand elle retrace son parcours, Mariette Samoyeau se souvient d’un intérêt marqué pour la forêt, apparu tôt durant son adolescence. Dès ses années lycée, elle sait quelle direction prendre : ce sera celle de la forêt, un milieu l’ayant toujours assez mystérieusement attirée.

Après un bac scientifique et une classe préparatoire biologie à Angers, elle intègre AgroParisTech, pour se former à la profession d’ingénieur forestier. C’est dans cette optique que, dès sa deuxième année, elle se spécialise en gestion forestière.

Elle profitera au cours de son cursus d’une année de césure pour partir à la découverte de différentes forêts et de différents métiers : elle partagera alors ce temps entre la forêt tropicale à Madagascar, en évoluant au sein d’une association avec laquelle elle fera du suivi de reboisement dans une réserve, et la forêt boréale au Canada, où elle intégrera un laboratoire de recherche. « Cette année m’a aidée à brosser différents milieux : j’ai pu observer une phase vraiment opérationnelle et sur le terrain en tropical et aborder les dimensions de la recherche fondamentale au Québec, pour expérimenter un petit peu les extrêmes. ».

Après cette expérience, elle suivra sa dernière année d’école d’ingénieurs à Nancy, en mouvement constant entre les forêts méditerranéennes et les forêts alpines.

Elle passera ensuite un an chez FSC France, à travailler sur les bénéfices environnementaux des forêts et à participer à la construction de la stratégie sur les services écosystémiques de l’association, avant de s’installer pour trois ans à La Réunion, où elle travaillera pour l’ONF dans les forêts tropicales publiques, en prenant en charge la rédaction des aménagements forestiers.

Puis, elle reviendra en métropole pour s’attaquer cette fois-ci à la gestion de forêts méditerranéennes, montagnardes et du Massif central.

Alcina, société au sein de laquelle évolue ainsi Mariette Samoyeau depuis près de 2 ans, est un gestionnaire forestier certifié FSC depuis 2021. Responsable d’environ 20 000 hectares et disposant d’une équipe de douze professionnels répartis entre Montpellier, Aix-en-Provence, Gap et Die pour couvrir les régions PACA, Occitanie et sud de l’Auvergne-Rhône-Alpes - avec plus ponctuellement des missions sur l’ensemble du territoire français -, Alcina a toujours eu à cœur de pratiquer une gestion respectueuse de la forêt et de l’environnement.

« Par exemple, Alcina s’inspire beaucoup de l’approche de Pro Silva, une association qui fait la promotion de la sylviculture à couvert continu et mélangé. Ce sont des principes qui ont toujours un petit peu guidé la manière d’Alcina de gérer les forêts » illustre Mariette Samoyeau.

Déjà en grande adéquation avec les exigences du référentiel FSC, se mettre en conformité complète et obtenir la certification relevait alors d’une continuité logique pour Alcina : devenir gestionnaire forestier certifié permettrait de faire reconnaître et valoriser cette gestion mais aussi de lancer une dynamique sur le territoire, en invitant d’autres acteurs à se lancer dans la même démarche. Une dynamique qui se dessine petit à petit, avec une certification que l’on retrouve de plus en plus jusqu’à l’exploitant.

Sur la thématique des femmes, celles-ci sont historiquement peu présentes dans les métiers de la filière forêt-bois, Mariette Samoyeau le sait. Elle fut avertie à plusieurs reprises en école d’ingénieurs, l’effectif de la spécialité gestion forestière qu’elle intègre pendant ses études compte d’ailleurs peu de femmes.

Une fois insérée dans la filière, l’expérience de Mariette Samoyeau lui offrira pourtant un tout autre tableau : « On m’avait tellement prévenue et, finalement, je trouve que ça ne s’est pas vérifié tant que ça » témoigne-t-elle, « Je pense qu’il y a de plus en plus de femmes dans ces métiers-là ; j’avais très peur de me confronter à un milieu très masculin, dans lequel j’ai du mal à me faire ma place et à être reconnue et, finalement, pas du tout ! ». Elle conclue : « J’ai toujours évolué dans des milieux dans lesquels il y a eu beaucoup de bienveillance et je n’ai pas l’impression que la question du genre ait eu une influence dans mes relations professionnelles. Le milieu est en train de changer et ça se ressent. ».

Pour Mariette Samoyeau, de manière générale mais encore plus lorsqu’il s’agit d’orientation et d’intérêt professionnel, « le genre ne doit jamais être un problème, ne doit jamais influencer nos décisions ». Si les métiers de la forêt attirent, « il ne faut pas se freiner, au contraire : la filière forêt-bois ne demande qu’à se mixifier et on y reçoit un super accueil. ». De quoi donner peut-être envie à de jeunes femmes de se lancer à leur tour dans cette voie…