Cette norme s'applique à toutes les unités de gestion forestière, y compris les petites forêts ou les forêts gérées à faible intensité (SLIMF), mais exclut les produits forestiers non ligneux (PFNL). Bien que la demande intérieure pour les produits certifiés reste faible, l'intérêt des acheteurs et des donateurs soucieux de l'environnement ne cesse de croître. La certification FSC à travers cette nouvelle norme nationale provisoire peut ouvrir des portes aux communautés et aux entreprises afin qu'elles puissent tirer profit des produits forestiers durables et des services écosystémiques.

Importance des forêts au Mozambique et mesures en faveur d'une gestion durable

Les forêts du Mozambique, couvrant près de 40 % du territoire national, sont principalement constituées de forêts de Miombo et jouent un rôle essentiel dans la conservation de la biodiversité, la résilience climatique et le développement socio-économique. Le secteur forestier fait vivre des millions de Mozambicains ruraux grâce au bois, au charbon de bois, à l'emploi et à d'autres activités liées à la forêt. Cependant, des pratiques non durables, telles que l'exploitation forestière illégale et l'agriculture sur brûlis, ont entraîné la dégradation de près de 60 % des ressources forestières, avec un taux de perte forestière annuel de 0,58 %, ce qui coûte à l'économie environ 500 millions de dollars par an.

Au cours des dernières années, le Mozambique s'est pleinement engagé dans la lutte contre l'exploitation forestière illégale et s'est fixé des objectifs climatiques et durables en matière de bois. La mise en œuvre d'une interdiction totale des exportations de grumes brutes a limité l'exportation de 22 « essences de première classe » sous forme brute, obligeant les concessionnaires à transformer le bois localement, ce qui permet de conserver une plus grande partie de la valeur économique dans le pays, de promouvoir la transformation du bois au niveau national et de créer des emplois. De plus, dans le cadre de l’Accord de Paris et avec le soutien international, le Mozambique cherche à atteindre ses objectifs en matière de changements climatiques, tels qu’ils sont énoncés dans ses contributions déterminées au niveau national (CDN) : une réduction de 76,5 millions de tonnes d’émissions de gaz carbonique d’ici 2030. Le pays a été le premier à recevoir des paiements du Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF) de la Banque mondiale pour ses efforts en matière de REDD+. La production durable de bois est désormais intégrée dans les stratégies d'adaptation au changement climatique, renforçant ainsi le rôle des forêts dans la réduction des émissions et le soutien à la biodiversité.

Malgré ces efforts, l'exploitation forestière illégale reste un défi majeur. Entre 2017 et 2020, 2,6 millions de tonnes de grumes d'une valeur de 900 millions de dollars ont été exportées illégalement, en violation de l'interdiction d'exportation de grumes imposée par le Mozambique. Le gouvernement a intensifié ses efforts en matière d'application de la loi, notamment grâce à une coopération internationale avec le Service forestier américain, US Forest Service, et a amélioré ses systèmes de surveillance. Cependant, le manque de ressources reste un obstacle à une application efficace de la loi. La nouvelle norme FSC offre donc aux exploitants forestiers un système crédible pour démontrer leur durabilité, améliorer la transparence et accéder à des marchés à plus forte valeur ajoutée.

Rôle de la nouvelle norme provisoire dans les objectifs climatiques et économiques

Le Mozambique a lancé la certification FSC en 2005. Malgré des défis tels que la faible demande intérieure et les ressources limitées, les produits en bois certifiés FSC sont de plus en plus reconnus sur les marchés européens. Des organisations telles que WWF, FSC Danemark et FSC Afrique du Sud, ont soutenu l’élaboration des normes FSC, ce qui a conduit à la création de l'AGREF (Associação pela Gestão Responsável das Florestas).

La nouvelle norme a été élaborée dans le cadre d'un processus transparent et inclusif. Ce dernier a donné lieu à des consultations publiques, à des visites sur le terrain dans des provinces comme Sofala et Manica, à des réunions communautaires, à des entretiens, ainsi qu’aux contributions de plus de 160 parties prenantes, notamment des chefs communautaires, des agences gouvernementales, des ONG et des entreprises. Il soutient les objectifs climatiques du Mozambique et ses efforts d'adaptation au changement climatique dans le cadre de sa promesse climatique et de ses CDN, tout en favorisant les emplois verts, le développement rural et l'utilisation durable du bois, en s'alignant sur des initiatives plus larges, telles que l'AFR100, la Déclaration de Maputo et la gestion communautaire des forêts. Ces efforts visent à restaurer les paysages dégradés, à protéger les écosystèmes Miombo et à renforcer l’autonomie des communautés locales.

La version officielle de la norme provisoire en anglais peut être téléchargée sur le Centre de documentation FSC. Une version en portugais sera bientôt disponible pour faciliter sa mise en œuvre.

Pour en savoir plus concernant l'IFSS et le processus d'approbation des normes, veuillez contacter l'équipe chargée des exigences nationales FSC à l'adresse suivante : country_requirements@fsc.org.

 

Traduction de l'article de FSC International.